Tous Locavores

Après les États-Unis, la fièvre “locavore” envahit l’Europe et de plus en plus de consommateurs adoptent aujourd’hui ce régime alimentaire d’un genre nouveau.
Tournés vers la saisonnalité des produits et l’approvisionnement exclusif chez les producteurs locaux, les locavores privilégient le goût et entendent ainsi mieux se nourrir tout en contribuant à préserver l’environnement.
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Tous locavores ?

En 2005, Jessica Prentice, Chef, auteur et co-fondatrice de la coopérative de cuisine Three Stone Hearth, invente le terme « locavore » lors de la Journée mondiale de l'environnement. Entré dans le New Oxford American Dictionary en 2007, il sera élu « mot de l'année ». Le principe ? Le locavore privilégie une alimentation basée sur des produits cultivés ou élaborés dans un rayon de 160 kilomètres. A l'ère de la mondialisation, ce mouvement prône donc une consommation raisonnée, fondée sur la proximité et la saisonnalité.
Etre locavore : un engagement écologique et sociétal
Etre locavore permet de réduire l'impact écologique de son assiette, de valoriser les filières courtes et donc l'économie régionale, de retrouver le plaisir de savourer des aliments qui ont du goût... Et, last but not least, le locavore est assuré de la parfaite traçabilité des aliments qu'il consomme. Marchés, ruches, AMAP... Les locavores achètent directement aux producteurs locaux.
Etre locavore implique en revanche quelques sacrifices : on se passe de chocolat, de café, de fruits exotiques et plus généralement de tous les produits d'importation lointaine.
Le mouvement locavore dans la gastronomie
Alice Waters, chef du restaurant Chez Panisse, à Berkeley, défend depuis quarante ans une cuisine bio, qui fait la part belle aux produits de saison. Elle se fournit exclusivement chez les fermiers, les éleveurs et les petits producteurs des environs. Le chef danois René Redzepi, aux manettes du Noma, s'est vu proclamer « Héros locavore » par Time Magazine en 2012. Il arpente la campagne alentour à la recherche de plantes sauvages et d'herbes aromatiques, et cuisine exclusivement des produits locaux et de saison, conformément aux principes du Manifeste de la nouvelle cuisine nordique qu'il a signé avec une quinzaine de chefs scandinaves. Chantre de la « cuisine légumière », Alain Passard fait cultiver son propre potager, à quelques kilomètres du Mans. Traitements d'origine végétale, valorisation de la biodiversité locale, labour assuré par des chevaux... La démarche du chef de l'Arpège donne toute sa cohérence à la cuisine épurée et végétale qui est sa signature.
Créateur de lien social, le mouvement locavore s'affirme donc comme une tendance en plein essor, à l'heure où les scandales alimentaires remettent nos habitudes alimentaires et nos réflexes de consommation en question.

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