Journée de la femme : le congé solidaire de Nathalie

Partie en mission humanitaire au Bénin, Nathalie, employée chez Elle & Vire, nous fait partager son expérience.
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08.03.2017
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Pour cette journée symbolique nous voulions mettre en avant le témoignage de Nathalie, responsable service clients d'Elle & Vire, à Condé-sur-Vire, qui a choisi de partir en mission de Congé Solidaire au Bénin. Pendant 2 semaines, au mois de novembre, elle a aidé des enfants d'une classe de CM1 à apprendre la langue française, langue officielle du pays. Elle leur a également apporté un regard nouveau sur le monde qui les entoure.

 

- Nathalie, qu'est-ce qui vous a donné envie de partir en mission dans le cadre d'un congé solidaire ?

Le congé solidaire, c'était pour moi un bon moyen de mettre en application les principes de solidarité, de partage, de tolérance que j'essaie de transmettre à mes enfants. Cela m'a permis d'être cohérente avec moi-même.

 

- Entre quelles missions avez-vous eu le choix et pourquoi avoir finalement préféré participer à une mission d'appui éducatif ?

Le groupe Savencia a présélectionné des projets en phase avec ses valeurs ou ses activités. Parmi eux, figuraient des missions d'appui éducatif en langue française à Madagascar et au Bénin, qui me paraissaient essentielles, car les enfants seront les acteurs du monde de demain. Mon choix s'est donc porté sur la mission organisée dans un petit village du Bénin, Ahowegodo car elle me permettait de vivre au cœur du village et donc au contact direct de ses habitants et dans les mêmes conditions, sans eau courante ni électricité.

 

- Avez-vous observé une différence dans la manière d'éduquer les filles et les garçons au Bénin ?

J'ai remarqué que les filles étaient beaucoup moins concernées par l'absentéisme en classe mais cela ne reflète pas forcément une volonté de mettre l'accent sur l'éducation des filles et est plutôt dû au fait que les garçons étaient beaucoup sollicités par les travaux des champs. Par ailleurs, l'association imposait qu'il y ait autant de filles que de garçons dans les groupes confiés aux volontaires. Il m'a semblé que la différence portait davantage sur le fait d'habiter à la campagne ou en ville que sur le sexe des enfants. D'ailleurs, beaucoup d'enfants se trouvent déscolarisés à la fin du primaire, voire même avant. Au niveau de la cellule familiale, je ne suis pas restée suffisamment longtemps pour observer une différence de traitement, mais les coutumes et les traditions persistent et 30% des jeunes filles sont encore victimes de mariages arrangés. Il y a des sujets comme la polygamie, le divorce ou le viol à propos desquels les mentalités évoluent lentement.


- Pensez-vous que l'éducation est essentielle pour faire évoluer les mentalités ? 

Oui, sans aucun doute et l'école est un bon moyen pour ouvrir les enfants sur l'extérieur. Il est essentiel qu'ils puissent être confrontés à d'autres façons de vivre, d'autres mentalités. L'éducation permet de mieux comprendre le monde dans lequel on vit, c'est la porte vers plus de liberté. 


- En tant que femme et mère, quel regard portez-vous sur la place actuelle de la femme dans notre société ? Quelles sont vos attentes et craintes à propos de son évolution dans les années à venir?

La femme doit toujours faire ses preuves, elle doit redoubler d'efforts pour concilier vie professionnelle et vie personnelle. Encore aujourd'hui, on en demande beaucoup plus aux femmes qu'aux hommes, même s'il est vrai que les hommes sont plus impliqués dans le partage des tâches. Des femmes se sont battues, génération après génération pour obtenir des droits, pour obtenir plus d'égalité homme-femme et mon sentiment c'est que le combat ne doit jamais cesser sous peine de voir nos droits régresser. 

 

- Finalement, diriez-vous que vous êtes une femme engagée ?

Idéologiquement, oui, dans les faits pas assez. En tant que citoyenne il faut faire entendre sa voix. Aller voter, c'est aussi prendre ses responsabilités et participer à l'évolution de la société dans laquelle nous voulons que nos enfants grandissent.


- Avez-vous d'autres causes qui vous tiennent à cœur ?

Oui, je suis très attachée aux questions d'environnement et de santé. Notre mode de vie est axé sur la consommation à outrance qui a des impacts sur la santé même de nos enfants, je pense notamment aux perturbateurs endocriniens qui sont présents un peu partout dans notre alimentation. Lorsque les pouvoirs publics reculent devant les lobbies des multinationales, je pense que c'est à chaque consommateur de prendre ses responsabilités. Il faut garder confiance en l'avenir et unir nos forces, hommes et femmes. 

 

- Dernière question et non des moindres ! La pluie normande ne vous a-t-elle pas trop manquée lors de votre séjour ?

Question pluie je n'ai pas été trop dépaysée comme le climat était très humide. Nous avons même eu quelques orages bien que c'était le début de la saison sèche.

 

Zoom sur le congé solidaire :

Il consiste à donner de son temps, sur ses congés payés, en participant à une mission de solidarité internationale de courte durée. Après une formation de 2 jours dans les locaux de Planète Urgence, le participant apporte ses compétences à une structure locale en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud. La convention 2016 entre le groupe Savencia et Planète Urgence prévoit l'accompagnement au minimum de 2 congés solidaires.

 

L'année dernière, lors de la journée de la femme, nous avions mis à l'honneur Patricia Kettenhofen, notre rédactrice de recettes et styliste culinaire.


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